Jardinage agroécologique

Visite du jardin en permaculture de Mouscron

Publié le 20 juillet 2012 par Catherine Lawnizack

Nous voilà de retour après la visite du jardin en permaculture de Josine et Gilbert Cardon à Mouscron, en Belgique.
Ce fut une très belle découverte pour Évelyne, Nanou, Jackie, Mariejo, Serge, Frédérique et le futur petit jardinier Isaac, Cynthia et Catherine. 

Tout d’abord, passé le premier étonnement (Quoi ? C’est là, dans cette rue anodine ?), la porte grande ouverte, un couloir et 2 pièces emplies de livres : la caverne d’Ali Baba pour tout amoureux du jardinage. Des boîtes de carton bricolées (recyclage de boîtes de croquettes pour chat, par exemple) contenant des sachets de plus de 6 000 variétés de légumes, céréales, fleurs, arbres…, provenant du monde entier, s’alignent sur les murs d’une grande pièce où nous accueillent Josine et Gilbert. 

Ensuite, la visite du jardin, guidée par un bénévole de l’association. Avertissement humoristique de notre guide : « Les gens qui aiment les jardins bien ordonnés risquent d’être perturbés. Ceci est UN exemple de jardin. Libre à chacun de faire son jardin comme il l’entend ».
En effet : c’est un jardin incroyable, où de petits chemins évoquant à la fois la jungle et le labyrinthe, nous mènent d’une serre-lavoir, où l’on aperçoit des poissons rouges sous nos pieds, à une serre de semis où l’on entre en passant au-dessus d’une fosse permanente de purin de plantes, d’une mare à des serres sans toit… Sans oublier la cabane des enfants où un drapeau de pirates indique clairement aux adultes qu’ils feraient mieux de passer leur chemin.
Il y a des plantes absolument partout. Chaque emplacement est judicieusement utilisé.

Sur les 1 850 m2, Gilbert et Josine ont planté 2 050 arbres fruitiers et arbustes ! « Les arbres durent 2 à 3 fois plus longtemps que la normale. » expliquera plus tard Gilbert. D’ailleurs, « Les agronomes qui viennent disent que tout ce qui se fait ici est contraire à toutes les règles. » Et pourtant, le résultat est foisonnant. Les groseilliers, cassissiers, mûriers de 3 m de haut sont couverts de fruits, les pommes ont déjà une belle teinte appétissante et les kiwis pendent par grappes entières.
Les auxiliaires ne sont pas oubliés : un mur de pierres récupérées sert d’abris aux orvets, insectes…, de petits pots de fleurs emplis de laine, de paille sont suspendus aux arbres fruitiers afin de permettre aux forficules (perce oreilles) d’être sur place pour faire leur travail.

Agencement du jardin : le long des sentiers se trouvent des « clairières » bordées d’arbres fruitiers entre lesquels Gilbert et Josine intercalent des petits fruits afin d’obtenir une haie bien étanche pour protéger les cultures. Ces haies se situent sur 3 côtés. « Habituellement, le vent assèche la terre alors qu’ici, grâce aux haies, il ondule au-dessus du jardin. » Dans les clairières, « Je bourre le maximum de légumes. Des laitues avec des légumes hauts car elles ont besoin d’ombre, du maïs avec des légumes… Normalement, il faudrait faire des clairières tous les 6 – 10 m mais j’aime bien quand c’est serré. »

Après la visite du jardin, retour dans la salle des semis. Là, Gilbert et Josine répondent aux multiples questions.
Tous les conseils de Gilbert relèvent du bon sens. « Je laisse les araignées dans les serres, elles mangent les aleurodes. De plus, elles savent où se mettre pour les attraper. » Ou encore : « Lorsqu’on fait partie du jardin, les oiseaux n’ont plus peur. Ils viennent tout près de moi. »

Gilbert explique qu’il met les feuilles de fruitiers malades au pied des arbres pour lutter contre les maladies, « c’est le principe du vaccin ». Il en va de même pour les pieds de tomates atteints par le mildiou. Ces derniers ne sont cultivés que sous serre pour éviter la pluie sur le feuillage.

Encore un conseil qui ferait se dresser les cheveux sur la tête de tout jardinier conventionnel : « Les mauvaises herbes ? Je les laisse pousser. Elles sont là parce que le sol à un problème, une carence. Je les fauche, elles sèchent sur place. Ensuite, je les écarte pour repiquer les légumes. »

Autre moment magique : l’achat de graines.
Moyennant une adhésion symbolique à l’association d’1,50 €, chacun peut acheter des semences dans le catalogue de l’association. Les noms des légumes sont très évocateurs : « Orteils du prêcheur », de très gros haricots en grains blancs à rame, ou encore : « laitue Oreilles de diable ».
La vente de sachets de graines est en libre service. Chacun choisi, pose des questions à Gilbert sur les variétés de légumes (il assure avoir goûté toutes les variétés de tomates de son catalogue !), les modes de culture adaptés…, relève les références puis cherche les sachets correspondants dans les boîtes, un peu comme une chasse au trésor. Et enfin, il suffit de régler le prix des achats dans la « caisse », une boîte en bois. Les prix sont modiques : entre 0,50 € et 1 € le sachet.
Il est également possible de commander des arbres et petits fruits à planter et d’acheter les livrets de Cours de jardinage naturel.

Une visite en fin d’hiver pour obtenir des conseils sur les semis de printemps et pour les achats de semences de l’année 2013 est déjà envisagée par le réseau agroéco.

Bonne visite à tous !

Catherine Lawnizack

Vidéo sur le jardin

Renseignements :

Fraternités ouvrières

58 rue Charles Quint

7700 MOUSCRON

Tél. : (00 32) 56/33 38 70

Permanences et visites du jardin

Jeudi de 14h00 à 18h00

Cours pour « jardin bio »

Légumes et fruits : 1er et 2e dimanche de chaque mois, de 10H00 à 12h00

Fleurs : 3e vendredi à 18h00


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