Week-end Pollinisateurs 2025 : Bilan

Le 27-29 juin 2025, Picardie Nature a organisé un week-end d’inventaires sur les pollinisateurs qui a réuni 17 personnes sur le secteur de la Communauté de Communes de la Picardie Verte, situé à la frontière avec la Normandie.

Ce secteur accueille une diversité floristique et faunistique importante au sein d’une mosaïque d’habitats assez exceptionnels (pelouses sèches calcicoles, prairies humides, boisements, etc.). Les connaissances sur les pollinisateurs sauvages, en particulier les apoïdes et les syrphes, ne sont pas optimales. C’est la raison pour laquelle, Picardie Nature et ses bénévoles se sont rendus sur place pour inventorier un maximum d’insectes pollinisateurs, notamment les Diptères, les Hyménoptères, les Lépidoptères et les Coléoptères dans une zone où les enjeux peuvent être importants.

Le vendredi 27, une soirée conviviale a été organisée entre salariés et bénévoles au gîte situé sur la commune de Villers-Vermont. Plusieurs inventaires dans le jardin ont été effectués avant le repas du soir, avec la découverte d’un nouveau gîte à Chiroptères accueillant des Grand Murin (Myotis myotis), ainsi que la présence de deux coccinelles, nouvelles pour la maille 10x10km de l’atlas en cours : Scymnus oertzeni sur sa plante support (Sapin de nordmann) et la larve de la Coccinelle de la Bryone (Henosepilachna argus) sur la Bryone dioïque.

Une fois la nuit tombée, un inventaire des papillons de nuit a été réalisé à l’aide d’une lampe à vapeur de mercure.

Figure 1. Inventaire des papillons de nuit au gîte de Villers-Vermont.

83 espèces aux mœurs nocturnes ont été attirées par la lumière, dont la Noctuelle exiguë (Spodoptera exigua), espèce migratrice assez rare et La Mondaine (Nudaria mundana), nouvelle espèce pour la Picardie.

Le samedi 28 juin, trois groupes ont été formés pour prospecter trois mailles différentes de 10x10 kilomètres. 584 données ont été produites avec la découverte d’espèces pollinisatrices intéressantes telles que : la Zygène des prés (Zygaena trifolii), classés en danger d’extinction (EN) en Hauts-de-France et typique des prairies humides ; l’Andrène de la scabieuse (Andrena hattorfiana), espèce de milieu ouvert à scabieuses ; ou bien l’Azuré porte-queue (Lampides boeticus), contacté sur la commune de Saint-germer-de-Fly, qui est un papillon migrateur que l’on rencontre assez rarement en région.

Figure 2. Prospections des prairies humides de Saint-Samson-la-Poterie.

D’autres espèces d’intérêt patrimonial ont également été observées, notamment sur les prairies humides de Saint-Samson-la-Poterie. C’est le cas de l’Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale), du Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsatus), du Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) et l’Andrène de la scabieuse (Andrena hattorfiana).

Le soir, les équipes se sont retrouvées autour d’un repas partagé dans un gîte se situant chez les normands. L’occasion de faire des dégustations de spécialités régionales comme le cidre et le pommeau, directement fabriqué dans la ferme où nous logions.

Figure 3. Dégustation des spécialités normandes dans le second gîte.

Plus tard dans la soirée, les plus motivés ont étudiés quelques abeilles prélevées dans la journée pour les identifier sous binoculaire.

Figure 4. Atelier binoculaire pour l’identification des abeilles sauvages.

Le dimanche 29 juin, d’autres sites ont fait l’objet d’inventaires, notamment un coteau géré par le Conservatoire d’espaces naturels. Ce site a révélé la présence de plusieurs espèces patrimoniales caractéristiques des coteaux calcicoles, parmi lesquelles le Criquet noir-ébène (Omocestus rufipes), l’Argus frêle (Cupido minimus), le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus), le Sphinx pygmée (Thyris fenestrella), la Zygène transalpine (Zygaena transalpina) et la Linariette (Calophasia lunula). De plus, une abeille relativement rare, Epeolus variegatus, y a également été observée. Cette espèce, cleptoparasite de certaines Colletes, n’a toutefois pas permis de confirmer la présence de ses hôtes, malgré les recherches menées.

Figure 5. Prospections du dimanche avec la découvertes de plusieurs espèces à enjeux patrimoniales.

Par ailleurs, un autre groupe a exploré la forêt domaniale de Malmifait, où le Grand Mars changeant (Apatura iris) a pu être observé. Ce papillon forestier est classé vulnérable (VU) en région Hauts-de-France.

Enfin, sur un autre coteau localisé sur la commune de Saint-Maur, la présence de la Zygène des Thérésiens (Zygaena viciae), espèce en danger d’extinction (EN) en région Hauts-de-France, a été confirmée. Depuis 2022, seules trois observations ont été recensées en Picardie, et dans l’Oise la dernière donnée antérieure à cette découverte remonte à 2021.

Au total, 971 données ont été produites et 353 espèces ont été recensées sur le terrain. Quelques dizaines d’individus d’apoïdes ont été prélevés pour être déterminés par la suite sous loupe binoculaire.

Parmi les taxons retrouvées sur le terrain nous avons, comme bilan provisoire :

Et parmi les insectes ciblés pour le week-end pollinisateurs, nous avons :

Un grand merci aux bénévoles présents à ce week-end pollinisateurs, merci à nos coordinateurs bénévoles, Luc Plateaux (réseau Hyménoptères), Thibaut Gerard (réseau Papillons) et Damien Top (réseau Diptères) d’avoir été à nos côtés.

À l’année prochaine pour le prochain week-end pollinisateurs.